Quels seront les grands enjeux des gestionnaires de flottes en 2024 ?

Le secteur des flottes automobiles en France a connu de nombreux changements ces dernières années. D’une part, on note l’augmentation de l’activité dans le domaine des transports et de la livraison, le développement des outils de gestion sur le marché, d’autre part les dernières obligations gouvernementales chamboulent également la donne. Comme beaucoup d’autres marchés, le secteur des flottes automobiles et ses acteurs vont devoir s’adapter et se transformer pour répondre aux enjeux économiques et environnementaux à venir. Pour François Denis, Directeur Général France de Geotab, 4 grandes tendances semblent déjà se dessiner à l’horizon 2024 :

1. L’accélération de l’électrification des flottes

Pour répondre aux exigences gouvernementales, les gestionnaires de flottes privées et publiques doivent faire évoluer leur parc vers des véhicules propres. 

“Ces mesures ont été perçues par de nombreuses entreprises comme un obstacle insurmontable. Néanmoins, c’est de moins en moins le cas car les gestionnaires se rendent compte que l'électrification est finalement réalisable.” explique François Denis.

Il poursuit : “En 2024, les doutes autour de l’électrique vont encore reculer. D'abord parce qu’en 2023, la promesse d’installation de 100 000 bornes de recharge publiques en France a été tenue et que le choix des véhicules électriques a considérablement augmenté. Ensuite, parce que les deux principaux freins à l’électrique - le prix et l’autonomie - ont été abaissés par les constructeurs.  Certains d’entre eux sont même très compétitifs sur ces deux aspects. Pour les gestionnaires de flottes, le challenge de 2024 sera de choisir quels sont les véhicules qui peuvent passer à l’électrique, sans modifier leur usage, et sans surcoût. Pour faire ce choix, la télématique est très utile, en fournissant des données précises sur les usages des véhicules thermiques, et en déterminant les véhicules électriques qui pourront les remplacer.”

    2. L’intelligence artificielle au service de la gestion de flotte

En matière d’intelligence artificielle, l’industrie automobile n’est pas en reste : “Parmi les nombreuses conversations auxquelles nous avons pu assister ces derniers mois autour de l’IA, et avec la volonté des entreprises de s’emparer à tout prix de ce sujet d'actualité, il apparaît de plus en plus difficile de cerner la réelle applicabilité de cette technologie dans certains domaines. Je suis pourtant persuadé que cette technologie a bien sa place dans la gestion de flotte. L’IA apporte en effet rapidité, simplicité et de précieux enseignements aux gestionnaires.” souligne François Denis.

Cependant, toutes les IA ne sont pas comparables : “L’utilisation de cette technologie apporte son lot de questionnements, notamment sur la confidentialité et la gestion des données. Cependant, dans la gestion de flotte, l’intelligence artificielle se limite uniquement aux données générées par l'entreprise utilisatrice. L’intérêt de cette technologie est de pouvoir s’adapter à chaque typologie de flotte et d’apprendre en continu les habitudes et besoins des gestionnaires au fur et à mesure de son utilisation pour être la plus pertinente possible.

J'aimerais souligner que l'IA est en réalité utilisée par de nombreuses entreprises technologiques, comme Geotab, depuis de nombreuses années. Ce qui fait la différence aujourd’hui, c’est la mise à disposition de cette technologie au grand public.” précise-t-il.

    3. Réaliser des économies : réduction des dépenses et du TCO en ligne de mire

2023 a été une année incertaine pour le secteur automobile, rythmée par une conjoncture économique difficile et surtout par une augmentation du prix du carburant sans précédent (environ +30% par rapport à 2021) : “Nul doute qu’en 2024, les flottes d’entreprises devront continuer de gérer leurs coûts, avec pour objectif de maîtriser le TCO (total cost of ownership ou coût total de possession) des véhicules. L’un des postes de dépense importants des flottes reste le carburant, qu’il est pourtant possible de réduire” explique François Denis.

Il poursuit : “Les gestionnaires ne sont pas démunis de solutions pour réduire ces coûts. D’après des données récoltées par Geotab, la différence de consommation de carburant entre le conducteur qui consomme le plus et celui qui consomme le moins, peut aller jusqu'à 35% dans une même flotte. Les arrêts moteur tournant, par exemple, représentent une surconsommation de 12%. Pour un gestionnaire qui souhaite faire des économies, l’éco-conduite et le monitoring des véhicules sont des moyens qui peuvent être mis en place facilement pour suivre de près la consommation de chacun de ses véhicules et faire adopter de bonnes habitudes de conduite à ses conducteurs.”

La réduction du TCO passe aussi par l’entretien. En limitant l’usure des pièces des véhicules, les gestionnaires peuvent espérer réduire leurs coûts directs (réparation et maintenance) et leurs coûts indirects (incidents et accidents, primes d’assurance, coût humain). “Ces économies sont possibles dès lors qu’un gestionnaire utilise les données de sa flotte, remontées à l'aide d'un boîtier télématique. D’ailleurs, il n’est plus toujours nécessaire d’installer un boîtier quand le véhicule en est équipé en usine.” précise-t-il.

    4. La sécurité, encore et toujours au coeur des préoccupations des fleet managers

Pour les entreprises, la sécurité représente toujours un coût, tant humain que financier. Pour les gestionnaires de flottes, un accident peut coûter très cher, d’abord en frais de réparation, en malus d’assurance ou en coûts judiciaires. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises choisissent d’équiper leurs véhicules de caméras, de manière à monitorer l’activité autour du véhicule et dans l’habitacle. “Ces caméras embarquées représentent un avantage essentiel pour la reconstitution d’un accident et notamment dans les domaines du transport ou de la livraison du dernier kilomètre.” explique François Denis.  “Elles permettent à l’entreprise de corroborer la version de son chauffeur et de créer automatiquement le rapport d’accident à destination de l’assurance. L’appareil permet de reconstituer l'environnement et les conditions de l’accident, tel que sur le rapport papier que nous connaissons. 

Il me semble important toutefois de revenir sur le sujet de la gestion des vidéos. Les caméras embarquées s’activent seulement lorsqu’un événement survient. Par ailleurs, les enregistrements sont supprimés automatiquement si aucun incident n’est constaté. Le respect de la vie privée est un enjeux très important pour les entreprises, et c’est pourquoi les différentes solutions de caméras embarquées qui existent sur le marché se plient à leurs exigences. Pour beaucoup d’entreprises qui se tournent vers des solutions de gestion de flotte, la sécurité fait partie de leur deux plus grandes préoccupations, au même titre que la réduction des coûts.”

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